Communiqués de presse

LA PÊCHE À LA COQUILLE SAINT-JACQUES S’OUVRIRA LE 2 OCTOBRE EN BAIE DE SAINT-BRIEUC

Après cinq mois de trève durant lesquels les coquilles ont pu se reproduire, la campagne de pêche à la coquille Saint-Jacques débutera officiellement mercredi 2 octobre 2024, en baie de Saint-Brieuc. Elle prendra fin au printemps 2025.

Cette période de pêche autorisée permet un repos biologique de l’espèce et ne nuit pas à la saison de reproduction. En effet, c’est au printemps que se développe l’organe reproducteur de la coquille Saint-Jacques, le corail, avant de disparaître naturellement à l’approche de l’automne.

Cette saisonnalité marquée de la pêche à la coquille Saint- Jacques en baie de Saint-Brieuc forge sa différence. Sur les étals, la noix est ainsi blanche et dépourvue de corail. Une fois en mer, non loin des côtes, les 238 navires détenteurs de la licence de pêche ne disposent alors que de 45 minutes deux fois par semaine, les lundis et mercredis d’octobre à mai pour immerger leur drague et capturer les coquilles Saint-Jacques.

Et pour être certain que tous respectent les règles, les pêcheurs financent eux-mêmes par exemple la surveillance par avion de
la zone de pêche. Toujours dans l’objectif de préserver la ressource, toutes les coquilles sont triées manuellement sur le bateau et celles inférieures à 10,5 cm directement remises en mer. C’est la garantie d’assurer la santé du gisement naturel et son renouvellement annuel.

 

Rencontre avec Thomas Le Hégarat

JUSTE 20 ANS ET DÉJÀ PATRON PÊCHEUR !

En 2021, à 20 ans, Thomas Le Hégarat devenait l’un des plus jeunes patrons-pêcheurs de la baiede Saint-Brieuc. Il incarne aujourd’hui cette nouvelle génération séduite par le métier de marin-pêcheur. Mais pas à n’importe quelles conditions.

 

Thomas, comment avez-vous choisi votre métier ?

J’aime la mer et la pêche, depuis toujours. Je suis né dedans et c’est une vraie histoire de famille ! Dès l’âge de six ou sept ans, mon père, lui-même marin- pêcheur, m’emmenait en mer sur son bateau, pendant les vacances et le mardi soir car il n’y avait pas d’école le lendemain. Je suis entré au lycée maritime de Paimpol dès que j’ai pu. J’y ai passé 4 ans : 2 pour préparer mon CAP, puis 2 pour préparer l’examen me  permettant de devenir patron. Pendant les vacances, je travaillais avec les pêcheurs de Saint-Quay- Portrieux et j’économisais l’essentiel de mon salaire. J’ai ensuite navigué comme matelot pendant 18 mois avant de décider d’acheter mon propre bateau. J’avais tout ce qu’il fallait pour être à mon compte : l’expertise, l’apport initial, le prévisionnel financier. C’est tombé à l’eau au dernier moment : j’avais 18-19 ans. Trop jeune ! La 2nde tentative, à 20 ans, a été la bonne. Je suis depuis le patron du Yuna.

Vous travaillez seul ?

Avec mon père. J’ai eu la chance d’apprendre avec lui. C’est indispensable. Quand on veut devenir patron, il faut s’en donner les moyens, et commencer par être un bon matelot ! Aujourd’hui, c’est mon père mon matelot. Je forme aussi depuis une deuxième personne, qui nous a rejoint l’an dernier pour la saison de coquilles Saint-Jacques. Elle remplacera mon père quand il prendra sa retraite.

Quels autres conseils donneriez-vous à un jeune qui voudrait se lancer ?

D’abord, de n’acheter un bateau que si l’on a la licence de pêche à la coquille Saint-Jacques. C’est une activité
qui rémunère bien : les coquilles sont abondantes, et comme on pêche à proximité sur un temps réduit, on consomme peu de carburant. J’aime aussi le fait qu’elle se pratique de jour. C’est sécurisant car on voit tout ce qui se passe autour. Ensuite, être en bonne condition physique, car c’est intense ! Nous n’avons que trois-quarts d’heure pour pêcher, il ne faut pas se manquer. 5 minutes sont vite perdues ! Il ne faut pas non plus compter ses heures. Personnellement, même lors de la saison de coquilles Saint-Jacques, je continue à pêcher au chalut. Ma semaine commence le lundi avec la marée de coquilles, et se termine le samedi matin. Je ne suis à la maison que le mercredi soir. Toutes les autres nuits de la semaine, je suis en mer à la pêche au chalut. Mais c’est une vraie passion. Ce métier me tient !

 

À PROPOS DE COBRENORD
L’Organisation de Producteurs (OP) COBRENORD, basée à Saint-Quay-Portrieux et à Saint-Malo, fédère 200 navires de pêche artisanale. Avec près de 4 800 tonnes de coquilles Saint-Jacques de la baie de Saint-Brieuc débarquées lors de la campagne 2023/2024 par ses adhérents sous les criées de Bretagne nord, cette dernière est l’Organisation de Producteurs leader pour cette espèce au niveau français.

 

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